Résilience des écosystèmes forestiers français : comment évaluer leur capacité à faire face au changement climatique ?

Sécheresses à répétition, vagues de chaleur, tempêtes plus violentes, prolifération d’insectes ravageurs… Le climat bouleverse l’équilibre fragile de nos forêts. Partout en France, des signes de vulnérabilité apparaissent : dépérissement des essences, ralentissement de la croissance, hausse de la mortalité des arbres. Mais face à ces menaces croissantes, une question essentielle se pose : nos forêts sont-elles capables de résister et de se régénérer durablement ?

C’est tout l’enjeu de la résilience forestière, un concept devenu central pour les scientifiques, les gestionnaires et les décideurs publics. Il s’agit de comprendre comment les écosystèmes forestiers français réagissent aux perturbations climatiques, sur l’ensemble du territoire.

Mais comment évalue-t-on concrètement cette résilience ? Quels sont les signes avant-coureurs d’un affaiblissement ou, au contraire, d’un rebond ? Et quels outils ont aujourd’hui en main les acteurs de terrain pour adapter leur gestion durablement ?

Plongée au cœur d’une forêt française en pleine mutation, entre vulnérabilités révélées et leviers d’action mobilisables.

Comprendre la résilience forestière : bien plus qu’un simple retour à l’équilibre

Définir la résilience des écosystèmes forestiers

Sur le plan écologique, la résilience se traduit par la capacité d’une forêt à absorber un choc (sécheresse, feu, tempête, attaque biologique…) sans altérer de façon durable sa structure ni ses fonctions. Elle comprend également sa capacité à récupérer, c’est-à-dire à retrouver un état de fonctionnement compatible avec ses équilibres initiaux, même après une transformation partielle [1].

Deux dimensions principales permettent de caractériser la résilience des écosystèmes forestiers.

1 – Résilience fonctionnelle : maintenir les services écosystémiques malgré les chocs

Cette résilience se mesure à travers le maintien des services écosystémiques clés, tels que la régulation du climat, la purification de l’eau, la production de biomasse, la fixation du carbone et la préservation de la biodiversité [1, 2, 3]. L’enjeu est d’évaluer dans quelle mesure un peuplement forestier peut continuer à fournir ces services dans un environnement perturbé. La biodiversité (génétique, des espèces et des écosystèmes) est un facteur déterminant de cette résilience, offrant des solutions naturelles face aux stress [1, 2].

A lire en complément
👉 Stratégie Biodiversité 2030 : feuille de route pour régénérer le vivant.

2 – Résilience sociale et économique : l’adaptation des sociétés humaines

Au-delà de l’écosystème forestier lui-même, la résilience concerne aussi les communautés humaines qui dépendent directement ou indirectement des forêts.

Elle s’apprécie par la capacité des acteurs – gestionnaires, propriétaires, filières économiques, collectivités – à s’adapter, à maintenir leurs activités, à préserver les usages (production de bois, tourisme, culture) et à récupérer après une crise [1, 4, 3].

L’objectif est d’analyser dans quelle mesure les perturbations forestières affectent ces usages et comment les systèmes sociaux et économiques associés peuvent :

  • Anticiper les risques.

  • Amortir les impacts.

  • Et se réorganiser durablement.

Des indicateurs pour prendre le pouls des forêts

Pour comprendre la capacité de résilience d’un écosystème forestier, des indicateurs concrets, capables de refléter sa santé, sa dynamique interne et sa réaction face aux perturbations existent. Ces indicateurs s’organisent autour de trois grands axes : la structure des peuplements, le fonctionnement de l’écosystème et sa réponse aux chocs environnementaux.

Structure et composition des peuplements : la diversité comme atout

La diversité des essences présentes dans une forêt est aujourd’hui reconnue comme l’un des piliers de sa robustesse. Une forêt mélangée, composée de plusieurs espèces aux caractéristiques écologiques différentes, résiste mieux aux attaques de parasites, aux sécheresses ou encore aux tempêtes. En France métropolitaine, les forêts présentent en moyenne cinq essences par peuplement, mais cette richesse varie fortement selon les régions et les types de forêts [5,6]. Les peuplements feuillus sont en général plus diversifiés que les forêts de conifères, comme celles de pin maritime ou de chêne vert, souvent plantées en monoculture.

Au-delà de la diversité des espèces, l’hétérogénéité des âges et des tailles d’arbres dans un même peuplement joue également un rôle essentiel. Une forêt structurée en différentes strates, avec des arbres jeunes, adultes et âgés, offre une meilleure capacité d’amortissement face aux perturbations. Les vieux arbres, bien enracinés, sont souvent plus résistants aux tempêtes, tandis que les jeunes assurent la relève. Cette mosaïque favorise également la biodiversité et la dispersion naturelle des graines. Cependant, le dépérissement de certaines essences comme le hêtre, corrélé à une croissance passée plus faible, démontre que même les peuplements matures peuvent être vulnérables aux stress climatiques [7].

Fonctionnement écologique : entre régénération, croissance et stockage de carbone

Une forêt qui se régénère naturellement : un signe de vitalité

La forêt française est globalement issue à 87 % de régénération naturelle, ce qui constitue un indicateur fort de sa capacité de renouvellement et d’adaptation [8, 9]. Cette dynamique contribue au stockage de carbone et à l’expansion de la surface forestière [8, 9]. Cependant, la baisse de croissance et la hausse de mortalité des arbres menacent la fonction de puits de carbone, rendant le renouvellement forestier assisté (plantation) de plus en plus important.

Productivité, puits de carbone et rôle fondamental des sols forestiers

La forêt joue également un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique, en captant et stockant du dioxyde de carbone dans les arbres et dans les sols. Les forêts françaises absorbent actuellement près de 83 millions de tonnes de CO₂ par an [8, 9]. Malgré ces atouts, la diminution du puits de carbone forestier d’un tiers en une décennie [10] et le ralentissement de la croissance des arbres (-10% en 10 ans) [11] sont des indicateurs directs d’une dégradation de la productivité primaire nette et d’une vulnérabilité croissante.

Ce rôle de puits de carbone, bien qu’affaibli, reste central dans les politiques de transition climatique. À ce titre, les projets carbone forestiers apparaissent aujourd’hui comme des leviers structurants pour accompagner les dynamiques de reboisement et valoriser les services écosystémiques.

A lire en complément :
👉 Projets carbone forestiers : leviers phares d’une stratégie carbone durable ? | OKLIMA.

Face aux perturbations, des signaux de fragilité croissante

L’un des marqueurs les plus visibles d’un affaiblissement de la résilience forestière est l’augmentation rapide de la mortalité des arbres. En France, celle-ci a doublé en moins de dix ans, passant de 7,4 millions de mètres cubes par an entre 2005 et 2013 à 15,2 millions entre 2014 et 2022, soit environ 0,5 % du volume total de bois vivant chaque année [12,13].

Cette hausse s’explique par une combinaison de facteurs : sécheresses répétées, tempêtes, et surtout des attaques d’insectes xylophages comme les scolytes, qui prolifèrent dans des arbres affaiblis par le stress hydrique. Certaines essences sont particulièrement touchées, notamment l’épicéa commun et, dans une moindre mesure, le hêtre. La surface forestière concernée par le dépérissement est aujourd’hui comparable au total des surfaces brûlées en France métropolitaine sur les 35 dernières années, illustrant l’ampleur silencieuse de cette crise [13].

Dans les régions méditerranéennes, la menace prend une autre forme : celle des incendies. Les surfaces brûlées ont connu une forte progression au cours des dernières décennies, avec un pic alarmant en 2022 [14]. Si certaines essences pionnières, comme le pin d’Alep ou le chêne kermès, montrent une capacité de repousse rapide, une question centrale demeure : celle de la reconstitution d’un écosystème durable.

Car au-delà de la simple régénération, c’est la capacité de la forêt à retrouver une structure fonctionnelle et résiliente face à des perturbations de plus en plus fréquentes qui est en jeu.

Tableau 1 : indicateurs clés de la résilience des écosystèmes forestiers et leur pertinence 

Observer, modéliser, anticiper : les outils au service des écosystèmes forestiers

Pour évaluer la résilience des forêts françaises et guider les choix de gestion, plusieurs dispositifs de suivi et d’analyse sont mobilisés.
Le réseau RENECOFOR, mis en place par l’ONF, suit depuis 1992 l’évolution de plus de cent écosystèmes forestiers sur le long terme. Il permet de détecter les signaux faibles d’un changement écologique, mais aussi d’évaluer les réponses naturelles aux crises.

Les outils de télédétection, comme le programme ForDead, offrent une vision plus rapide et à large échelle de l’état des forêts, notamment en cartographiant les mortalités. De leur côté, les modèles de simulation comme LANDIS-II ou ForClim permettent d’explorer les trajectoires possibles des forêts selon différents scénarios climatiques. Ils intègrent les effets combinés du climat, des perturbations naturelles et de la gestion humaine, afin d’aider les décideurs à anticiper les risques et à adapter leurs pratiques.

Enfin, des outils opérationnels comme ClimEssences accompagnent les gestionnaires dans le choix des essences à privilégier selon les projections climatiques locales. Ces technologies transforment progressivement la gestion forestière, en passant d’une logique réactive à une approche plus proactive et préventive.

La résilience humaine au cœur des réponses

Au-delà des arbres, c’est toute une filière qui doit s’adapter. La résilience des écosystèmes forestiers est indissociable de celle des femmes et des hommes qui les exploitent, les protègent ou en vivent. Cela passe par la formation continue des gestionnaires, l’échange de pratiques entre territoires, mais aussi par des soutiens financiers et techniques pour accompagner les transitions.
Des programmes comme France Relance ou France Nation Verte aident au renouvellement forestier, en finançant la plantation d’essences plus adaptées ou la restauration de peuplements dégradés. Les politiques publiques, de leur côté, commencent à intégrer de façon plus explicite les enjeux d’adaptation au changement climatique, notamment à travers le Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC), les Assises de la forêt et du bois et la loi Climat et Résilience [15,16].

Parmi les initiatives majeures en cours, le programme national FORESTT, lancé dans le cadre de France 2030, ambitionne de structurer et de renforcer la recherche publique autour de la résilience des forêts françaises. Porté par une approche pluridisciplinaire et expérimentale, ce programme vise à accompagner la transition des écosystèmes forestiers face aux bouleversements climatiques et socio-économiques.

Il s’articule autour de quatre priorités stratégiques :

  1. valoriser durablement la ressource forestière pour créer de la valeur sur le territoire national ;
  2. répondre aux attentes des citoyens en ancrant les actions dans les projets de territoires ;
  3. concilier les impératifs d’atténuation et d’adaptation au changement climatique ;
  4. et enfin, renforcer les liens entre la forêt et le tissu industriel, afin de développer des synergies innovantes et durables.

 

Mais cette transition vers une gestion plus résiliente ne peut s’envisager sans tenir compte d’un facteur structurant : la forte proportion de forêts privées en France, qui représentent environ 75 % de la surface forestière nationale. Cette configuration, marquée par une grande diversité de profils et de situations, constitue à la fois une richesse et un défi en matière de coordination. Pour favoriser l’adaptation à grande échelle, il est donc essentiel de renforcer les dynamiques collectives, d’encourager les synergies territoriales et de développer des dispositifs d’accompagnement adaptés aux réalités de terrain.

Renforcer la résilience forestière, un cap collectif pour l’avenir

La résilience des écosystèmes forestiers français est bien plus qu’un concept théorique : c’est un enjeu concret, systémique et vital. Elle suppose une compréhension globale des mécanismes écologiques, mais aussi des dynamiques sociales et économiques qui structurent la filière forêt-bois. Son évaluation repose sur des indicateurs multiples – structurels, fonctionnels, territoriaux – qui permettent de détecter les signaux de fragilité et de guider l’action.

Face à l’accélération des impacts du changement climatique, il devient impératif de passer d’une gestion réactive à une approche proactive. Les outils de modélisation, d’aide à la décision et de surveillance déployés par des acteurs comme l’INRAE, l’ONF ou l’IGN offrent des leviers essentiels pour anticiper les vulnérabilités, orienter les choix sylvicoles et adapter les pratiques au terrain.

Mais au-delà des outils, c’est l’engagement de l’ensemble des acteurs – gestionnaires, propriétaires, collectivités, chercheurs, décideurs – qui conditionne la réussite de cette transition. Une gouvernance plus souple, des politiques publiques réactives et des financements ciblés seront nécessaires pour accompagner les mutations en cours.

Préserver la résilience des forêts, c’est protéger une ressource écologique majeure, un puits de carbone essentiel, un tissu économique vivant et un bien commun. C’est aussi, d’une certaine manière, renforcer notre propre résilience en tant que société. Ce défi collectif appelle une mobilisation continue, éclairée et partagée.

Notes de référence :

[1] Définition : RÉSILIENCE – PEPR-FORESTT https://www.pepr-forestt.fr/actualites/definition-resilience

[2] Biodiversité, seuils de tolérance des écosystèmes, résilience et dégradation des forêts – FAO Knowledge Repository https://openknowledge.fao.org/server/api/core/bitstreams/1ae8ea8b-e25e-4adb-ae0c-a6ce5d47e7e0/content/i2560f05.pdf

[3] Gestion durable des forêts : un enjeu crucial face au changement climatique https://fondation-terresolidaire.org/actualites/gestion-durable-forets-changement-climatique/

[4]  Assurer la résilience de l’économie de la filière bois – Consultation PNACC https://consultation-pnacc.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2024-10/Mesure38%20-%20for%C3%AAt.pdf

[5]  Indicateurs de gestion durable des forêts Françaises – IGN
– Richesse locale en essences forestières https://foret.ign.fr/IGD/fr/indicateurs/4.1
– Peuplements à gros bois https://foret.ign.fr/IGD/fr/indicateurs/4.3

[6]  Diversité des arbres en forêt – Observatoire des forêts françaises https://observatoire.foret.gouv.fr/themes/diversite-des-arbres-en-foret

[7]  Bilan de l’état sanitaire du hêtre en France fin 2023 – DRAAF Bourgogne – Franche-Comté https://draaf.bourgogne-franche-comte.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/dsf_bilan_hetre_juin_2024.pdf

[8]  État et évolution des forêts françaises métropolitaines https://foret.ign.fr/api/upload/IGD_2020_SYNTHESE.pdf

[9]  « La forêt française est issue à 87% de régénération naturelle » – Le Monde de l’Energie https://www.lemondedelenergie.com/la-foret-francaise-est-issue-87-de-regeneration-naturelle/2021/09/15/

[10]  La politique forestière face au défi du changement climatique – Ministère de l’Agriculture https://agriculture.gouv.fr/la-politique-forestiere-face-au-defi-du-changement-climatique

[11]  Mesure 22. Renforcer la résilience des écosystèmes forestiers | Biodiversité.gouv.fr https://biodiversite.gouv.fr/mesure-22-renforcer-la-resilience-des-ecosystemes-forestiers

[12]  Forêt : une mortalité en hausse à cause du changement climatique – Vie publique https://www.vie-publique.fr/en-bref/295683-inventaire-forestier-les-effets-du-changement-climatique-sur-la-foret

[13]  Les données de l’inventaire forestier national confirment l’impact du changement climatique sur la santé des forêts françaises – IGN https://www.ign.fr/espace-presse/les-donnees-de-linventaire-forestier-national-confirment-limpact-du-changement-climatique-sur-la-sante-des-forets-francaises

[14]  Les forêts françaises mises à l’épreuve – ONF https://www.onf.fr/outils/presse/00d23bf0-ec14-4426-9646-9c5d9c5d0931/++versions++/5/++paras++/1/++ass++/1/++i18n++data:fr?_=1583406597.865584&download=1

[15]  Le gouvernement lance un nouveau plan national d’adaptation au changement climatique – Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC)
https://www.ecologie.gouv.fr/actualites/gouvernement-lance-nouveau-plan-national-dadaptation-changement-climatique

[16]  Legifrance, loi Climat et Résilience, 22 08 2021.

Ressources

Dévastée par une tornade, la forêt de Saint-Nicolas de Bourgueil retrouve vie petit à petit

Nichée au cœur de l’Indre-et-Loire, la forêt de Saint-Nicolas de Bourgueil a été durement frappée en 2021 par le passage d’une tornade. Compte tenu de la violence de l’épisode, avec des vents estimés entre 175 et 220 km/h, et de l’ampleur des dégâts infligés aux écosystèmes — près de 2 200 hectares dévastés — la mairie a souhaité engager un projet de restauration de cette forêt gravement endommagée. Dans ce contexte, EDF DPNT a cofinancé un projet de reboisement de 31 hectares, développé par Oklima, en collaboration avec l’ONF (Office National des Forêts).

Lire la suite »
Ressources

Les friches agricoles en France : un défi territorial à transformer en opportunité

La France est confrontée à une augmentation significative des friches agricoles, témoins d’une déprise rurale liée à l’abandon prolongé de certaines terres. Ces espaces inactifs, souvent peu ou plus entretenus, soulèvent des enjeux majeurs en matière d’aménagement du territoire, de biodiversité et de transition écologique.

Loin d’être de simples zones délaissées, les friches agricoles représentent une opportunité stratégique pour repenser l’usage des sols. Elles se situent au croisement d’enjeux économiques, sociaux et environnementaux, et appellent à des solutions innovantes.

Lire la suite »
Ressources

Les haies, alliées de la transition écologique : comment réintégrer ces écosystèmes dans nos paysages agricoles ?

Longtemps marginalisées, voire arrachées au nom de la modernisation agricole, les haies ont peu à peu disparu des campagnes françaises, laissant place à des paysages plus uniformes… mais aussi plus vulnérables.

Aujourd’hui, dans un contexte de dérèglement climatique et de transition agroécologique, elles reviennent au cœur des stratégies agricoles. Véritables alliées du vivant, les haies jouent un rôle clé dans la fertilité des sols, la régulation de l’eau, la biodiversité et la séquestration du carbone.

Lire la suite »
Ressources

Décarbonation du Scope 3 dans l’agriculture : bâtir des chaînes d’approvisionnement durables

Responsable d’environ 21 % des émissions de gaz à effet de serre en France [1] et de 26 % à l’échelle mondiale [2], l’agriculture est à la fois un moteur des dérèglements climatiques… et l’une de leurs premières victimes. Sécheresses, inondations, maladies émergentes, appauvrissement des sols : les effets du changement climatique menacent directement sa capacité à nourrir durablement les populations.

Dans la perspective de l’atteinte de la neutralité carbone à horizon 2050 en France, le système alimentaire doit relever un triple défi climatique : réduire au maximum les émissions de gaz à effet de serre qu’il engendre, augmenter le stockage de carbone dans les sols agricoles, tout en se préparant à un climat plus chaud de +2 °C à court terme et possiblement de +4 °C à plus long terme[2] .

Lire la suite »
Ressources

Réduction des émissions agricoles : quelles solutions pour les grandes cultures ?

Les cultures françaises sont aujourd’hui à la croisée des chemins : elles doivent relever le double défi de garantir la sécurité alimentaire tout en réduisant drastiquement leur empreinte carbone. Les données récemment publiées par le Citepa mettent en lumière l’ampleur de ce dernier enjeu. En 2024, les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux cultures ont augmenté de 1 %, atteignant 20,6 millions de tonnes équivalent CO₂ (Mt CO₂e). Elles représentent désormais 27,1 % des émissions totales du secteur agricole français [1].

Cette hausse intervient dans un contexte où l’agriculture contribue significativement au changement climatique par l’émission de trois principaux gaz à effet de serre : le protoxyde d’azote (N₂O) issu notamment de la fertilisation azotée, le méthane (CH₄) produit par l’élevage et certaines pratiques culturales, et le dioxyde de carbone (CO₂) lié au travail du sol et à la consommation d’énergie fossile.

Lire la suite »
Ressources

Résilience des écosystèmes forestiers français : comment évaluer leur capacité à faire face au changement climatique ?

Sécheresses à répétition, vagues de chaleur, tempêtes plus violentes, prolifération d’insectes ravageurs… Le climat bouleverse l’équilibre fragile de nos forêts. Partout en France, des signes de vulnérabilité apparaissent : dépérissement des essences, ralentissement de la croissance, hausse de la mortalité des arbres. Mais face à ces menaces croissantes, une question essentielle se pose : nos forêts sont-elles capables de résister et de se régénérer durablement ?

C’est tout l’enjeu de la résilience forestière, un concept devenu central pour les scientifiques, les gestionnaires et les décideurs publics. Il s’agit de comprendre comment les écosystèmes forestiers français réagissent aux perturbations climatiques, sur l’ensemble du territoire.

Lire la suite »
Ressources

Agriculture de Conservation des Sols : une solution durable pour la fertilité des sols agricoles

Les sols agricoles français se dégradent à un rythme préoccupant. Environ 18 % du territoire métropolitain est touché par l’érosion hydrique, tandis que plus de 40 % présentent une susceptibilité forte à modérée aux glissements de terrain et aux ruissellements[1]. Ces dynamiques compromettent la fertilité des sols, réduisent la biodiversité, perturbent le cycle de l’eau et affaiblissent la résilience des écosystèmes agricoles.

Face à ce constat, l’agriculture de conservation des sols (ACS) émerge comme une solution de fond.

Lire la suite »