Projets de reboisement : suffit-il de planter des arbres ?
Comment le Label bas carbone en agriculture peut-il contribuer à réduire les émissions de GES ?
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Chaque année, des millions d’hectares de forêts disparaissent, y compris la forêt amazonienne et d’autres forêts tropicales essentielles pour la régulation du climat et la biodiversité. En cause, l’agriculture intensive, l’exploitation forestière et minière, le développement des zones urbaines, les incendies de forêt. Les conséquences environnementales et écologiques sont alarmantes, notamment la désertification, l’érosion des sols, et la perte d’habitats pour de nombreuses espèces indigènes.
Alors que le gouvernement s’engage à planter un milliard d’arbres d’ici 2032 pour lutter contre le changement climatique, il est essentiel de se demander si cette initiative, bien qu’ambitieuse, suffit à garantir un impact environnemental durable. Si vous envisagez d’investir dans des projets efficaces pour le climat, voici les règles à suivre pour distinguer les projets à impact environnemental positif des initiatives moins vertueuses.
Pour comprendre les projets forestiers et s’y retrouver, il est important de distinguer différentes catégories en fonction de leurs objectifs : la reforestation et l’afforestation visent respectivement à restaurer des forêts endommagées et à créer de nouvelles forêts. L’agroforesterie intègre des arbres dans les pratiques agricoles, tandis que les projets de conservation et de restauration écologique cherchent à protéger et améliorer les forêts existantes.
Parmi ces initiatives, les projets éligibles au label bas-carbone en France se démarquent par des critères rigoureux qui garantissent non seulement la séquestration du carbone atmosphérique, mais aussi une gestion durable des forêts. Au-delà de la simple plantation d’arbres, ces projets contribuent à la protection de la biodiversité, améliorent la qualité des sols et de l’eau, tout en générant des co-bénéfices pour les communautés locales qui dépendent des forêts. En favorisant la résilience des écosystèmes, ces initiatives assurent une capture du carbone à long terme, tout en soutenant la lutte globale contre le changement climatique. Ils se divisent en trois types :
Ces projets sont considérés comme particulièrement bénéfiques car ils contribuent à accroître les réserves de carbone dans les écosystèmes forestiers. À l’inverse, la reforestation massive, bien qu’elle soit souvent perçue comme une solution rapide, peut avoir des effets négatifs si elle n’est pas planifiée avec soin[1]. Les projets qui ne tiennent pas compte des spécificités locales, des besoins écologiques, et des conditions socio-économiques risquent de perturber les écosystèmes locaux, d’affaiblir la biodiversité, et de provoquer des conflits fonciers. En fin de compte, ces initiatives peuvent parfois faire plus de mal que de bien, surtout lorsque les résultats concrets tardent à se manifester.
Pour bon nombre d’acteurs engagés dans la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), la certification d’un projet de reforestation apparaît comme le meilleur moyen de garantir sa pérennité.
Cette approche se fonde sur le respect scrupuleux de normes strictes, la vérification tangible des réductions réellement obtenues en matière d’émissions de gaz à effet de serre, et la génération d’avantages socio-économiques pour les communautés locales.
En France, c’est le Label bas-carbone, mis en place en partenariat avec le ministère de la Transition Écologique et d’autres intervenants, qui assure la certification des projets de réduction des émissions de carbone. Ce Label certifie que les porteurs de projet se conforment à des critères essentiels, traduisant leur engagement envers une action responsable pour le climat et pour les collectivités touchées :
▶ Unicité : les projets ayant obtenu la certification doivent se démarquer par leur singularité en termes de contribution à la réduction des émissions de carbone, prévenant ainsi toute double comptabilisation.
▶ Mesurabilité : les réductions d’émissions doivent pouvoir être quantifiées avec une précision absolue, et leur vérification repose sur des données concrètes.
▶ Vérifiabilité : l’authenticité des projets gagne en crédibilité grâce à une évaluation indépendante, qui atteste de la conformité rigoureuse des réductions d’émissions aux normes établies.
▶ Permanence : la pérennité des réductions d’émissions sur le long terme est d’une importance capitale, empêchant tout affaiblissement de l’engagement pour la réduction.
▶ Additionnalité : les projets doivent clairement démontrer qu’ils vont au-delà de ce qui serait accompli sans leur intervention, apportant ainsi une contribution réelle à la réduction des émissions.
Il est impératif de respecter trois aspects essentiels pour préserver nos précieux écosystèmes : la biodiversité, la gestion durable des sols et la gestion de l’eau.
Biodiversité : il devient urgent de protéger les espèces végétales et animales dans le monde. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), 28 % des 150 388 espèces évaluées dans la Liste rouge sont menacées. Cet effondrement de la biodiversité mondiale impose de limiter la surexploitation des ressources naturelles pour préserver cet équilibre écologique.
Préservation des sols : il nous faut prendre des mesures préventives pour contrer l’érosion grâce à des pratiques agricoles durables et en évitant une déforestation excessive. Selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), 17 % du territoire européen est déjà concerné par l’érosion. Afin de limiter ce problème, nous devons adopter des pratiques agricoles durables pour éviter une déforestation excessive et privilégier la régénération naturelle des forêts. C’est ce qui permettra aux arbres de se reproduire tout en évitant les plantations intensives[2].
Gestion de l’eau : les projets doivent être attentifs à la préservation des cours d’eau et des zones humides, qui jouent un rôle fondamental au sein de nos écosystèmes forestiers. Il est tout aussi important de mettre en place des méthodes efficaces pour gérer l’eau, y compris la collecte et le stockage des eaux de pluie. Actuellement, près d’une espèce de milieux humides sur six est menacée de disparition à moyen terme, selon l’Observatoire national de la biodiversité (février 2024). Cela souligne l’urgence de protéger ces habitats pour préserver la biodiversité et la santé des écosystèmes[3].
Dans un projet de contribution carbone par la reforestation, les espèces d’arbres sélectionnées doivent être adaptées à l’environnement local, pour garantir une croissance saine, durable et une résilience de la forêt. Cela permettra de maximiser la capacité de stockage de carbone des arbres et de favoriser le maintien d’une biodiversité locale.
L’implication des communautés locales est également essentielle. L’action d’impliquer les territoires dans toutes les étapes du projet permet de garantir que les bénéfices économiques et sociaux de la reforestation profitent directement aux communautés, en créant des emplois locaux et en favorisant le développement économique durable.
Un projet de plantation réellement durable se mesure enfin à la transparence des objectifs, des mesures prises et des résultats obtenus. Faut-il le préciser ? La traçabilité des crédits carbone générés par le projet est cruciale pour garantir leur légitimité et leur valeur sur le marché.
Les projets de reforestation réellement durables vont au-delà de la simple restauration des forêts. Dans le cadre de la contribution carbone forestière, certaines erreurs courantes sont à éviter, notamment le financement de projets qui prétendent réduire les émissions de carbone sans fournir de données vérifiables.
De même, le greenwashing est avéré lorsque les co-bénéfices socio-économiques et environnementaux sont exagérés ou ne sont pas correctement pris en compte. Il est essentiel de veiller à ce que les projets aient un impact positif sur le développement local en évaluant attentivement leurs répercussions sur les communautés locales et l’écosystème afin de générer des avantages tangibles.
Chez Oklima, nous avons à cœur de préserver les écosystèmes forestiers et nous luttons activement contre le dérèglement climatique. Nous mettons notre expertise en projets de reforestation de qualité à votre disposition pour vous accompagner dans votre démarche. N’hésitez pas à nous contacter pour discuter de la manière dont vous pouvez contribuer à la lutte contre la déforestation, au renforcement de la biodiversité et à la régulation du climat.
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Découvrez comment élaborer une stratégie de décarbonation pour réduire vos émissions de GES et soutenir des projets à impact positif.
Dans un monde fragilisé, où sept des huit limites planétaires ont été dépassées, il est impératif pour les entreprises de soutenir des solutions durables et respectueuses de l’environnement pour neutraliser les émissions de gaz à effet de serre.
Notes de référence
[1] Trends in Ecology & Evolution : Valuing the functionality of tropical ecosystems beyond carbon
[2] Service des données et études statistiques (SDES) du ministère de la Transition écologique : Sols et sous-sols
[3] Zones-humides. Org : Chiffres de l’observatoire national de la biodiversité – février 2024
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