Contribution carbone en entreprise : comment choisir les projets naturels les plus efficaces ?

Dans un monde fragilisé, où sept des huit limites planétaires ont été dépassées [1], il est impératif pour les entreprises de soutenir des solutions durables et respectueuses de l’environnement pour neutraliser les émissions de gaz à effet de serre. Parmi ces solutions, la réduction des émissions est une étape essentielle, mais non suffisante. Pour inverser la courbe du dérèglement climatique, il est indispensable de renforcer les puits carbone dans le monde. Comment ? Par la séquestration du CO2, pilier central de toute stratégie de compensation carbone en entreprise.

Il importe plus que jamais, pour autant, de contourner les écueils du greenwashing. Comment sélectionner des projets de contribution carbone  bénéfiques pour le climat, la biodiversité et les communautés locales ? Comment opter pour des projets pour lesquels  l’impact soit aisément mesurable ?

Notre article répond à ces questions afin de vous doter des clefs nécessaires pour mettre en place un programme de compensation volontaire  afin de contribuer à renforcer les puits de carbone naturels, et ce, en adéquation avec vos principes et vos objectifs en matière de responsabilité environnementale.

Vignes avec enherbement

Qu’est-ce que la séquestration du carbone et comment fonctionne-t-elle ?

En termes simples, la séquestration de carbone se produit lorsque le dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre sont retirés de l’atmosphère pour être piégés et stockés dans des réservoirs organiques, au sein d’écosystèmes tels que les forêts, les sols et les océans. C’est donc un phénomène naturel, mais qui peut également être favorisé par des initiatives humaines ayant pour objectif  de restaurer ou de renforcer les puits de carbone à l’échelle mondiale (plantation d’arbres ou agroforesterie  par exemple).

De façon concrète, le CO2 est absorbé par les végétaux lors de la photosynthèse, puis emmagasiné dans la biomasse. Cette démarche renforce la capacité de retenir le carbone au sein de ces écosystèmes, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique.

Pour approfondir, consultez notre article de référence sur les puits de carbone

Comment les entreprises peuvent elles acheter des crédits carbone ?

 

Avant d’envisager de contribuer à la restauration des puits de carbone en investissant dans des projets écologiques, , les entreprises doivent réaliser leur bilan carbone pour quantifier les rejets de CO2 découlant de leurs activités. Par la suite, elles doivent réduire ces émissions en agissant sur leurs principales sources d’émission, qu’elles soient directes ou indirectes (comme la consommation d’énergie, le transport aérien, les voyages, les déchets, etc.).

C’est dans le but de diminuer les émissions résiduelles, impossibles à neutraliser, que les entreprises ont recours à l’achat de crédits carbone. À titre d’exemple, une entreprise peut investir dans un projet de reforestation, au cours duquel de nouveaux arbres sont plantés. Le but est de réparer une parcelle de forêt endommagée par un incendie ou par des insectes ravageurs par exemple. Cela permet ainsi la capture d’une portion du CO2 atmosphérique pour son stockage dans le sol.

Il faut néanmoins insister sur l’importance d’une stratégie intégrée et simultanée pour contribuer efficacement à la restauration des puits de carbone. Pour avoir un impact significatif dans la lutte contre le changement climatique, les entreprises doivent ::

·       minimiser leurs propres émissions de gaz à effet de serre,

·       soutenir des initiatives qui intègrent ces objectifs environnementaux dans les pratiques commerciales habituelles.

·       promouvoir les technologies vertes

·       valoriser  les comportements écoresponsables chez leurs employés et partenaires,

·       soutenir le progrès social.

Pour en savoir plus : le rôle du crédit carbone dans la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre

Quels facteurs doivent être pris en compte lors du choix de projets ?

Compensation carbone en entreprise - critères de sélection de projets carbone en France

La loi Climat et Résilience [2] a établi les critères fondamentaux pour identifier les projets de séquestration d’émissions crédibles et efficaces en France :

Additionnalité : ce critère consiste à évaluer si le projet de séquestration de carbone aurait pu être concrétisé sans l’aide d’un financement. En d’autres termes, le projet doit démontrer qu’il ne pourrait pas se réaliser sans le financement issu des crédits carbone.

Mesurabilité : il est crucial de pouvoir quantifier avec précision la quantité de carbone séquestrée ou évitée grâce au projet. Cette mesure doit reposer sur une méthodologie scientifique reconnue, garantissant le calcul des réductions d’émissions de carbone de manière fiable.

 Vérifiabilité : les réductions effectives des émissions de carbone attribuées au projet doivent être démontrées et enregistrées de manière transparente chaque année. Cela implique souvent une vérification effectuée par un tiers indépendant et compétent pour certifier que chaque crédit carbone correspond effectivement à une tonne de CO2 évitée ou séquestrée.

Permanence : les projets de séquestration carbone doivent garantir que le carbone séquestré ou évité ne sera pas libéré ultérieurement. Cette assurance peut exiger des engagements sur plusieurs années, généralement d’au moins sept ans, pour garantir la durabilité des avantages environnementaux.

Unicité : il est impératif de consigner chaque crédit carbone lié à un projet de manière unique et centralisée pour éviter toute comptabilité multiple. Chaque crédit carbone doit être clairement identifié et enregistré dans un registre spécifique, évitant ainsi toute double comptabilisation

« Compensation » carbone en entreprise : pourquoi préférer la « contribution carbone »  ?

Il est urgent de reconnaître que la simple compensation des émissions de carbone ne suffit pas. Au contraire, le fait de se contenter de contrebalancer des pratiques polluantes permet aux entreprises de se dédouaner de leur responsabilité environnementale, ce qui revient à du greenwashing.

Pour un réel impact positif, privilégiez une véritable contribution carbone, c’est-à-dire la sélection de projets de séquestration qui permettent de restaurer ou de renforcer les puits de carbone naturels, et stocker ainsi plus de CO2. Encore mieux : contribuer à des projets qui préservent la biodiversité et respectent les droits des communautés locales. 

Comment éviter les conséquences néfastes associées au greenwashing ?

La qualité des crédits carbone est attestée par des organismes indépendants tels que le Label bas-carbone en France.. Ces organismes ont établi des critères rigoureux pour évaluer la légitimité des crédits carbone. Ils vérifient si les porteurs de projets respectent des normes telles que l’additionnalité, la mesurabilité, la vérifiabilité, la permanence et l’unicité. De plus, ils garantissent la mise en œuvre responsable et durable des projets.

Chez Oklima, la filiale du groupe EDF dédiée à la contribution carbone de qualité, nous développons des projets certifiés Label bas carbone, en étroite collaboration avec les parties prenantes locales., Nous développons  des projets à impact et durables  favorisant la biodiversité et aidant les communautés les plus fragiles dans le monde.

Nous assurons un suivi minutieux de l’impact environnemental de nos projets, en conformité avec les standards reconnus, garantissant ainsi leur transparence et leur efficacité dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Table des matières
Ressources

Dévastée par une tornade, la forêt de Saint-Nicolas de Bourgueil retrouve vie petit à petit

Nichée au cœur de l’Indre-et-Loire, la forêt de Saint-Nicolas de Bourgueil a été durement frappée en 2021 par le passage d’une tornade. Compte tenu de la violence de l’épisode, avec des vents estimés entre 175 et 220 km/h, et de l’ampleur des dégâts infligés aux écosystèmes — près de 2 200 hectares dévastés — la mairie a souhaité engager un projet de restauration de cette forêt gravement endommagée. Dans ce contexte, EDF DPNT a cofinancé un projet de reboisement de 31 hectares, développé par Oklima, en collaboration avec l’ONF (Office National des Forêts).

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Les friches agricoles en France : un défi territorial à transformer en opportunité

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Loin d’être de simples zones délaissées, les friches agricoles représentent une opportunité stratégique pour repenser l’usage des sols. Elles se situent au croisement d’enjeux économiques, sociaux et environnementaux, et appellent à des solutions innovantes.

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Les haies, alliées de la transition écologique : comment réintégrer ces écosystèmes dans nos paysages agricoles ?

Longtemps marginalisées, voire arrachées au nom de la modernisation agricole, les haies ont peu à peu disparu des campagnes françaises, laissant place à des paysages plus uniformes… mais aussi plus vulnérables.

Aujourd’hui, dans un contexte de dérèglement climatique et de transition agroécologique, elles reviennent au cœur des stratégies agricoles. Véritables alliées du vivant, les haies jouent un rôle clé dans la fertilité des sols, la régulation de l’eau, la biodiversité et la séquestration du carbone.

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Notes de référence

[1] Revue Nature : Safe and just Earth system boundaries

[2] Article 147 de la LOI n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le réchauffement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets

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