
Comment fait-on pour comptabiliser les crédits carbone ?
Un crédit carbone correspond à une tonne de CO₂ évitée, réduite ou séquestrée grâce à un projet répondant à des critères stricts. Ces unités permettent
Accueil > Actualités > Les puits de carbone : un espoir pour l’environnement
Encore trop méconnus, les puits de carbone jouent un rôle central dans la lutte contre le réchauffement climatique. De façon naturelle et discrète, ils absorbent le CO2 de l’atmosphère et contribuent à la régulation du climat, voire à l’atténuation des effets des dérèglements.
Comment les puits de carbone fonctionnent-ils ? Quels sont les projets ou initiatives existants pour les promouvoir ? Comment les entreprises peuvent-elles intégrer les puits de carbone dans leur stratégie RSE ? Quels débats et enjeux entourent leur efficacité ?
Notre article vise à vous fournir les connaissances essentielles pour comprendre et expliquer les mécanismes et les enjeux des puits de carbone, ces piliers incontournables d’une stratégie de décarbonation efficace.
Un puits de carbone, qu’il soit naturel ou technologique, est un mécanisme ou un dispositif capable d’absorber et de stocker le dioxyde de carbone (CO2) présent dans l’atmosphère. En d’autres termes, les puits de carbone sont des réservoirs de dioxyde de carbone naturels ou artificiels.
Le processus vital à la base des puits de carbone naturels est le cycle du carbone. Ce cycle débute par la photosynthèse, où les plantes transforment le CO2 en glucose, ce qui leur permet de capturer et de stocker du carbone dans les écosystèmes terrestres et marins.
Le carbone séquestré ainsi dans la biomasse des végétaux est ensuite transféré aux animaux ou phytoplanctons qui se nourrissent de ces végétaux. Lorsque les organismes meurent et se décomposent, le carbone est soit libéré sous forme de CO2 dans l’atmosphère, soit stocké de manière durable sous une autre forme dans l’environnement, bouclant ainsi le cycle.
Ainsi, les puits de carbone se créent lorsqu’un écosystème capte davantage de CO2 qu’il n’en émet.
Depuis le XVIIIe siècle, les activités humaines ont perturbé le cycle du carbone par de multiples Interventions anthropiques qui libèrent dans l’atmosphère des quantités importantes de CO2.
Les émissions de gaz à effet de serre résultant de l’utilisation d’énergies fossiles, telles que le pétrole, le gaz et le charbon, perturbent l’équilibre naturel et entraînent une augmentation de la concentration de GES dans l’atmosphère, accentuant le réchauffement planétaire. Il en résulte les phénomènes que nous déplorons depuis plusieurs années : augmentation des températures, montée du niveau de la mer, intensification des événements météorologiques extrêmes et perturbation des écosystèmes.
La concentration actuelle de CO2 dans l’atmosphère dépasse largement les niveaux historiques et augmente à un rythme alarmant. En 2021[1], la concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint un nouveau record avec une moyenne de 414,7 parties par million (ppm), soit 2,6 ppm de plus qu’en 2020. Cette hausse n’avait pas été observée depuis au moins 800 000 ans.
De leur côté, les océans ont vu leur niveau moyen augmenter de 9,7 centimètres depuis 1993. Et l’année 2021, l’une des six années les plus chaudes, a connu de nombreux événements météorologiques extrêmes.
On comprend à quel point il est urgent de préserver et de renforcer les puits de carbone afin de restaurer l’équilibre naturel du cycle du carbone et de limiter les conséquences dramatiques qui menacent notre planète.
Nous l’avons vu, il existe deux catégories principales de puits de carbone : les puits naturels et les puits technologiques.
Les puits naturels se divisent à leur tour en puits de carbone terrestre et maritimes, subdivisables en 4 types :
En 2022, l’IGN[2] a révélé une augmentation de 54 % de la mortalité des arbres en une décennie malgré l’expansion de la superficie forestière et la diversification des peuplements. En d’autres termes, alors que la superficie forestière totale augmente, la croissance des arbres ralentit tandis que la mortalité et les prélèvements s’accroissent.
Faut-il pour autant abandonner les projets de reforestation ? Il ressort plutôt que la création de puits de carbone forestier efficaces nécessite une approche réfléchie et coordonnée. Choix des essences d’arbre adaptées, gestion durable, réduction de la déforestation, préservation des écosystèmes fragiles et de la biodiversité, implication des communautés locales sont des éléments clés pour maximiser l’efficacité des puits de carbone forestier.
Les forêts constituent de vastes réservoirs de carbone qui évoluent en fonction de la mort des arbres anciens ou malades, de la croissance des autres arbres, et de la déforestation et les plantations. À titre d’exemple, les forêts tropicales à elles seules ont absorbé 15% des GES émises par l’homme entre 1990 et 2007. Il est plus qu’urgent d’empêcher que ces puits de carbone ne deviennent des sources de carbone.
Oklima, une entreprise du Groupe EDF et experte dans la contribution carbone de qualité, sélectionne pour vous des projets forestiers à impact vérifiable, offrant des avantages concrets et mesurables en matière de capture et de stockage du carbone, tout en favorisant la durabilité environnementale et la préservation des écosystèmes.
Les tourbières n’occupent qu’une faible superficie du globe. Pourtant elles font partie des meilleures réserves de carbone grâce à l’accumulation de matière végétale sur de longues périodes.
Elles naissent dans les régions humides où les plantes poussent dans un sol gorgé d’eau. La décomposition de ces plantes entraîne la formation d’une couche de tourbe, une matière végétale fossilisée en l’absence d’oxygène, ce qui ralentit la décomposition de la matière organique. En altitude, les sphaignes sont les principales contributrices à la formation de la tourbe.
Selon des études récentes[3], les tourbières stockent à elles seules le double de tout le carbone contenu dans la biomasse forestière mondiale, soit 75% du carbone de l’atmosphère et 30% du carbone des sols de la planète, malgré leur faible couverture terrestre de moins de 3%.
Comme tout écosystème terrestre, les sols agricoles et les prairies stockent le carbone organique dans leurs couches fertiles. Ils séquestrent le carbone sous forme de matière organique et le rejettent sous forme gazeuse, notamment du CO2, dans l’atmosphère.
D’un côté, ils constituent un levier fondamental à intégrer dans les stratégies d’atténuation du changement climatique grâce à leur capacité à stocker du carbone.
D’un autre côté, ils peuvent être une source d’émissions de gaz à effet de serre, telles que le CO2 et le méthane (CH4) en raison des pratiques de travail du sol, de la gestion des résidus végétaux et de l’utilisation d’intrants chimiques.
C’est pour ces raisons qu’Il est essentiel d’adopter des pratiques agricoles durables et de gestion des sols pour atténuer ces émissions et contribuer à la lutte contre le changement climatique.
Ces dernières décennies, l’océan a ralenti la cadence des variations climatiques en assimilant environ 30 % des émissions de CO2. En outre, il génère la moitié de l’oxygène inhalé par chaque individu, absorbe presque 90 % de l’excès thermique et accueille pratiquement l’intégralité de l’eau issue de la fonte des glaciers.
La « pompe à carbone océanique » implique l’absorption du dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique par les océans et son transport vers les profondeurs océaniques. Les organismes marins tels que les coraux utilisent le CO2 dissous dans l’eau pour former leurs coquilles ou squelettes à base de calcaire. Ce carbone tombe comme une pluie marine et va se sédimenter en une roche marine. Ce mécanisme est également stimulé par la photosynthèse des organismes marins, notamment le phytoplancton, qui absorbent le CO2 de la surface océanique pour leur croissance.
Cette pompe à carbone joue un rôle crucial dans la régulation du climat en atténuant les niveaux de CO2 atmosphérique, ce qui limite l’effet de serre et le réchauffement planétaire.
Les écosystèmes maritimes stockent environ 50 fois plus de carbone que l’atmosphère. Cependant, avec l’acidification des océans résultant de la hausse de la concentration en CO2, ce processus pourrait devenir moins efficace, réduisant la disponibilité des carbonates nécessaires à la formation de la pompe à carbone océanique[4].
Il est donc impératif de prendre des mesures strictes pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, protéger les écosystèmes marins et rétablir l’équilibre fragile de nos océans. Une action collective est essentielle pour inverser cette tendance inquiétante.
En plus de ces puits naturels, des projets de Captage et de Stockage géologique du Carbone (CSC) se développent pour absorber le CO2 émis par l’homme.
Bien que controversées, ces technologies font partie de la gamme de réponses examinées par le GIEC dans son étude consacrée aux stratégies d’atténuation du changement climatique. Selon le GIEC[5], les technologies CSC sont essentielles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre conformément aux conclusions de l’Accord de Paris.
C’est pourquoi la France a élaboré une stratégie pour le CCU[6], intégrée à sa planification écologique. Le CCU (Capture, stockage et utilisation du CO2) n’est envisagé que pour les émissions incompressibles ou comme solution de transition en l’absence d’options économiquement viables.
Les solutions de capture carbone sont pointées du doigt pour au moins deux raisons :
Quoi qu’il en soit, il est primordial de privilégier les Solutions fondées sur la Nature (SfN ou « Nature Based Solutions ») pour atténuer les impacts négatifs du changement climatique. Les forêts et les écosystèmes forestiers en tant que puits de carbone offrent une voie prometteuse pour assurer un avenir plus vert et plus durable.
Une approche équilibrée entre les solutions technologiques et naturelles devrait permettre une absorption du carbone plus efficace et durable, et le maintien de la température moyenne à la surface de la Terre à un niveau soutenable.
En 2021, l’Union européenne a lancé le plan Fit for 55, comprenant des mesures pour atteindre son objectif climatique 2030 en vue de parvenir à la neutralité climatique.
L’objectif principal de « Fit for 55 » est d’atteindre une réduction nette d’au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Cette initiative englobe divers secteurs (l’énergie, l’industrie, les transports, l’agriculture…) et vise à favoriser la transition vers une économie à faible émission de carbone en Europe.
Pour cela, l’accord Fit for 55 vise à augmenter de 15 % les puits de carbone en Europe d’ici 2030, contribuant ainsi à absorber davantage de gaz à effet de serre. Dans ce cadre, l’UE vise une absorption nette de 310 millions de tonnes d’équivalent CO2 d’ici 2030 dans les secteurs des terres et de la foresterie.
Des améliorations en matière de suivi, de vérification et de sanctions sont prévues pour garantir la responsabilité des pays membres. La Commission européenne présentera un rapport d’étape après le premier bilan mondial convenu dans l’Accord de Paris.
De son côté la France a mis en œuvre sa Stratégie Nationale Bas-Carbone pour réduire les émissions d’ici 2050 en favorisant les puits de carbone grâce à des pratiques durables.
Il est primordial pour une entreprise de respecter la démarche qui consiste en premier lieu à éviter les émissions, puis à réduire son impact, avant de compenser les émissions résiduelles. C’est tout le sens de la contribution carbone, préférable à la notion de compensation. Cela passe par le respect de plusieurs étapes essentielles :
C’est en complément de cette action volontaire de réduction de leurs émissions directes et indirectes que les entreprises sont encouragées à contribuer à la séquestration durable de CO2 dans les puits de carbone.
Elles peuvent ensuite investir dans les projets de séquestration du carbone de leur choix, en participant par exemple à la reforestation.
Les projets de contribution carbone ne s’appuient pas tous sur des méthodologies fiables, d’où l’importance de collaborer avec des porteurs de projet certifiés.
Le Ministère de la Transition Écologique et Solidaire a lancé le Label Bas Carbone en avril 2019 pour certifier les initiatives en France qui contribuent à diminuer les émissions ou à capturer le carbone.
Ce label encourage le financement public et privé pour atteindre les objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone, en soutenant des projets locaux dans des domaines variés comme la sylviculture, l’agriculture, la construction et le numérique.
Contrairement à d’autres labels, il couvre une gamme étendue de projets, offrant ainsi une solution plus complète pour la réduction d’émissions. En favorisant une approche locale et diversifiée de la compensation carbone, le Label Bas Carbone cherche à contribuer à atteindre les objectifs climatiques de l’Hexagone tout en répondant aux besoins spécifiques des entreprises et des secteurs français.
En Europe, les projets ayant le plus fort impact environnemental sont certifiés par deux principaux labels : le Verified Carbon Standard (Verra) et le Gold Standard.
Le Gold Standard, lancé en 2003 par le WWF et d’autres ONG, assure la vérifiabilité des crédits carbone et leur impact positif sur le développement durable. La norme Gold Standard for the Global Goals, créée en 2017, évalue les effets climatiques et durables des initiatives.
Le VCS (Verified Carbon Standard) est une certification étendue, englobant plus de 1 300 projets qui ont déjà réduit plus de 200 millions de tonnes de carbone atmosphérique. Géré par Verra, il analyse également les impacts sociaux et environnementaux.
Les forêts françaises sont actuellement menacées par les effets du changement climatique[7]. Les incendies, les sécheresses et autres événements extrêmes ont considérablement affaibli leur capacité à absorber le CO2, ce qui compromet notre environnement futur.
Mais il y a plus grave. D’après le Haut conseil pour le climat, malgré leur expansion géographique, les forêts connaissent des problèmes de santé croissants. Les arbres poussent moins vite et leur mortalité augmente en raison des conditions climatiques défavorables, notamment les sécheresses, les canicules et les épidémies. Certaines régions, comme la Bretagne, les Pays de la Loire et le Grand Est, connaissent une baisse significative des puits de carbone, voire une émission nette de CO2.
Dans ce contexte, les projets forestiers bas carbone sont essentiels pour restaurer et régénérer les écosystèmes fragilisés en favorisant la croissance d’arbres résistants et la biodiversité. Seule une gestion durable et la plantation d’espèces à croissance rapide renforceront les puits de carbone, tandis que la collaboration avec le secteur agricole permettra de développer des approches intégrées pour maximiser les avantages en carbone.
Oklima est une entreprise spécialisée dans la contribution carbone de qualité. Filiale à 100 % du Groupe EDF, nous vous proposons un large portefeuille de projets certifiés bas carbone en France et à l’international, avec une approche structurée et rigoureuse pour atteindre une neutralité carbone globale.
Nous avons rejoint l’initiative Net Zéro, impulsée par Carbone 4 en collaboration avec des experts du changement climatique. Cela nous engage à sélectionner des projets et des financeurs dont la contribution carbone est véritablement efficace et bénéfique pour l’environnement et la société.
Dans cet article, notre objectif était d’approfondir votre compréhension des mécanismes et des enjeux liés aux puits de carbone, qu’ils soient naturels ou technologiques. Si vous souhaitez en savoir davantage, nos experts compensation carbone sont prêts à collaborer avec vous pour examiner les mesures que vous pouvez mettre en place dès à présent.
Un crédit carbone correspond à une tonne de CO₂ évitée, réduite ou séquestrée grâce à un projet répondant à des critères stricts. Ces unités permettent
Face à l’accélération sans précédent de la dégradation des écosystèmes, la Stratégie Biodiversité 2030 [1] traduit l’engagement de la France à préserver son patrimoine naturel
Revenus sur le devant de la scène à l’occasion de la COP 16, qui s’est tenue du 21 octobre au 1er novembre à Cali en Colombie, les certificats biodiversité font l’objet depuis quelques années de d’études pour quantifier et certifier les actions en faveur des écosystèmes.
Notes de référence
[1] Société américaine de météorologie : State of the climate in 2021
[2] IGN : Résultats 2022 de l’Inventaire forestier national : une forêt française confrontée aux dérèglements climatiques
[3] CNRS : Les réserves en carbone des tourbières ne peuvent plus être ignorées
[4] IPSL : À absorber trop de co2, l’océan se corrode
[5] TheShiftProject : Synthèse du rapport AR6 du GIEC publié le 04/04/2022
[6] Conseil National de l’Industrie : France 2030 : Stratégie CCUS
[7] Haut conseil pour le climat : 5ème rapport annule : acter l’urgence, engager les moyens
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