En 2015, Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, s’exprimait en ces termes : « La science prouve clairement que le phénomène de changements climatiques est causé par le comportement humain, il est donc naturel que les êtres humains changent leurs comportements. »[1]
Plusieurs années plus tard, il devient urgent de parvenir à l’équilibre entre les émissions mondiales de gaz à effet de serre et leur absorption, et ainsi atteindre la neutralité carbone pour contenirl’élévation de la température mondiale en dessous de 2°C d’ici 2050. Dans cette lutte, le crédit carbone s’impose comme un outil à la fois porteur d’espoirs et une cible privilégiée du greenwashing. Qu’en est-il réellement ? Pour approfondir votre compréhension de ce concept clé et réussir votre stratégie de décarbonation, lisez la suite !
Crédit carbone : définition
Le crédit carbone est un actif adossé à uneunité de mesure (la tonne de CO2) utilisée pour évaluer l’impact des émissions de gaz à effet de serre (GES) tels que le dioxyde de carbone (CO2) d’origine humaine.
Il est plus approprié de parler d’équivalent en dioxyde de carbone (éqCO2) puisque le crédit carbone englobe différents types de GES[2], dans le but de faciliter les comparaisons entre les effets de chaque GES (ou « pouvoir de réchauffement global ») sur le climat.
En d’autres termes, un crédit carbone équivaut à une tonne de CO2 évitée ou capturée grâce à la mise en place d’un projet visant à réduire les émissions de GES. L’histoire du crédit carbone commence en 2005, année de mise en œuvre du protocole de Kyoto. Cet accord international jetait les bases d’une coopération internationale et d’un engagement collectif à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Par la suite, l’Accord de Paris a identifié trois approches distinctes et non substituables :
Acquisition de crédits carbone.
Répartition des efforts d’atténuation entre les nations.
Collaboration entre pays sans recours à des mécanismes de marché.
Dans un tel système, le crédit carbone contribue non seulement à aider les nations à honorer leurs engagements pour l’environnement, mais à permettre aux entreprises de soutenir des projets de réduction de CO2 et de jouer ainsi un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique.
Les marchés du carbone : comment ça marche ?
Plusieurs marchés du carbone sont opérationnels à travers le monde, avec pas moins de 21 marchés du crédit carbone en place en 2021[3]. On distingue deux types de marchés du crédit carbone : le marché obligatoire dit marché de conformité, et le marché volontaire.
Les marchés de conformité
Le marché obligatoire est étroitement lié au protocole de Kyoto et concerne les entreprises assujetties à des quotas de carbone. Certains marchés de ce type sont circonscrits géographiquement (par exemple à l’Union européenne, à certains États américains, à des provinces canadiennes, la Corée du Sud…), tandis que d’autres concernent des secteurs spécifiques (tel que CORSIA pour l’aviation).
En Europe, le marché européen du carbone fonctionne selon le principe du plafonnement et de l’échange (Cap and Trade). Ces entreprises reçoivent des permis d’émission en fonction d’un plafond global. Les sociétés dépassant leurs quotas doivent acheter des permis à d’autres entreprises ayant réduit leurs émissions.
Le rôle d’un tel marché est de récompenser les acteurs vertueux et de sanctionner ceux qui n’atteignent pas les objectifs fixés. Ainsi les investissements sont orientés vers les secteurs les plus performants en matière de réduction d’émissions.
Au sein de ce système d’échange de quotas d’émission (SEQE), les entreprises concernées appartiennent aux secteurs les plus émetteurs.
Production d’électricité et de chaleur,
Secteurs industriels à consommation énergétique élevée,
Aviation civile en Europe.
Les marchés volontaires
À l’inverse des marchés obligatoires, le marché volontaire donne aux participants la liberté de s’engager à leur guise. Les particuliers et les entreprises ont ainsi la possibilité de contribuer activement à la réduction de leurs propres émissions de gaz à effet de serre.
Ce marché, moins soumis à la régulation, offre davantage de latitude quant à la fixation des prix des crédits carbone et propose une plus grande variété de projets de compensation carbone. Cependant, il est important de souligner que ces entreprises volontaires doivent avoir pris des mesures concrètes pour réduire au préalable leurs émissions directes et indirectes, sous peine d’être accusées de greenwashing.
Les projets de contribution carbone sont-ils efficaces ?
Sans craindre de nous répéter, pour parvenir à une neutralité carbone globale, les entreprises doivent d’abord entreprendre des actions concrètes pour réduire leurs émissions au sein de leur périmètre d’émissions (les 3 scopes d’un bilan carbone), avant de financer des projets bas carbone hors de leur chaîne de valeur.
Si la démarche ERC est respectée, l’action de « compenser »[4]ses émissions de GES est tout sauf un droit à polluer, et constitue un engagement actif à soutenir des initiatives essentielles à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les projets à faibles émissions de carbone incluent notamment les actions suivantes :
reforestation, préservation et gestion des ecosystèmes forestiers,
préservation des écosystèmes aquatiques et océaniques,
agriculture régénératrice,
production d’énergies renouvelables et bas carbone.
Les porteurs de projets doivent respecter des normes rigoureuses, notamment en assurant des réductions mesurables et vérifiables des émissions de GES, en garantissant une neutralisation permanentede ces émissions, et en démontrant qu’il y a bien eu une réduction des émissions par rapport à une situation de référence[5].
Chez Oklima, des projets forestiers et agricoles certifiés bas carbone sont déployés dans toutes les régions de la France, permettant une proximité rapprochée entre les sites d’activité émetteurs et les initiatives bas carbone financées. Ils visent à produire des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux dans les territoires où ces projets sont réalisés.
Des normes et des labels garantissent la qualité des projets de compensation carbone. En France, le ministère de la Transition Écologique a créé le Label bas carbone en 2019, en collaboration avec de nombreux partenaires.
L’objectif de cette labellisation est clairement de contribuer à la réalisation des objectifs climatiques fixés par la France, à savoir la neutralité carbone d’ici 2050.
Au niveau international, la Fondation Gold Standard et le Voluntary Carbon Standard ont élaboré respectivement le Gold Standard (GS) et le Verified Carbon Standard (VCS ou Verra). Ces labels internationaux garantissent le suivi et le contrôle rigoureux des émissions de CO2 évitées, aidant ainsi les particuliers et les entreprises à choisir des projets fiables pour compenser leurs émissions incompressibles ou résiduelles.
L’initiative Net Zéro : un garde-fou contre le greenwashing
Le crédit carbone suscite régulièrement des débats quant à son efficacité et à son impact réel sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Par exemple, une enquête conjointe menée en janvier 2023 par The Guardian, Die Zeit et SourceMaterial a établi que la grande majorité des crédits carbone émis par Verra n’avaient en réalité aucune incidence positive sur le climat.
Véritable pavé dans la mare, cette enquête met en évidence la nécessité d’accorder une attention particulière aux méthodes de certification carbone « de manière à mettre la finance privée au service des projets réellement additionnels et efficaces vis-à-vis du climat », comme le souligne Carbone 4[6], un cabinet indépendant de conseil spécialisé dans la stratégie bas carbone et l’adaptation au changement climatique, dont l’action se fonde sur l’objectif de l’État français de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de quatre fois d’ici 2050 .
Dans cette optique, l’Initiative Net Zéro (NZI), lancée dès 2018 par Carbone 4[7], propose une approche structurée et rigoureuse du crédit carbone. Cette approche encourage l’atteinte d’une neutralité carbone mondiale grâce à un équilibre entre les émissions et l’absorption de CO2. 10 principes fondent cette démarche qui a pour but de guider l’action climatique des entreprises :
Équilibrer les émissions de GES et les puits de carbone pour le net zéro mondial.
Viser le Zéro émission nette d’ici 2050, alignée sur l’objectif mondial.
Réduire, éviter, séquestrer les émissions des entreprises pour lutter contre le changement climatique.
Faire de la réduction significative des émissions directes et indirectes une priorité absolue.
Mesurer les émissions : suivre et quantifier les émissions à tous les niveaux de la chaîne de valeur.
Fonder les objectifs de réduction sur la science : s’aligner sur des scénarios climatiques mondiaux.
Obtenir des résultats concrets et rapides en mettant en place un plan de transformation d’entreprise dynamique.
Générer des émissions évitées grâce à des produits et des projets à faible impact.
Investir dans les puits de carbone naturels ou technologiques.
Communiquer avec crédibilité et éviter les termes tels que « neutralité carbone ».
En tant que membre du groupe EDF, Oklima intègre les 10 principes de l’Initiative Net Zéro pour contribuer activement à la réduction des émissions de carbone global.
Avec Oklima, optez pour des crédits carbone de qualité
Vous l’aurez compris, le crédit carbone joue un rôle clé pour réduire les émissions mondiales de carbone et limiter le réchauffement à 2°C d’ici 2050. Malgré les critiques, c’est un outil qui évalue finement l’impact des initiatives au niveau local et global.
Chez Oklima, nous valorisons votre démarche de réduction directe et indirecte des émissions de carbone en vous proposant des projets certifiés bas carbone conformes à l’Initiative Net Zéro.
N’hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur notre offre et bénéficier d’un accompagnement personnalisé.
Revenus sur le devant de la scène à l’occasion de la COP 16, qui s’est tenue du 21 octobre au 1er novembre à Cali en Colombie, les certificats biodiversité font l’objet depuis quelques années de d’études pour quantifier et certifier les actions en faveur des écosystèmes.
Principale cause du dérèglement climatique, le CO₂ ou dioxyde de carbone est un gaz à effet de serre posant des défis majeurs. Et pour cause, ce gaz, dont les niveaux ne cessent d’augmenter dans l’atmosphère, exacerbe l’effet de serre naturel, entrainant notamment la hausse des températures et l’augmentation du niveau de la mer.
[1] ONU – Ban Ki-moon exhorte tous les pays à agir maintenant sur le climat (peu avant la COP21 qui a abouti à la signature de l’Accord de Paris).
[2] Le protocole de Kyoto suit les GES suivants : le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), l’hexafluorure de soufre (SF6), les hydrofluorocarbures (HFC), les perfluorocarbures (PFC).
{4] Mieux que celui de « compensation », le concept de « contribution carbone » aborde la réduction des émissions de manière collective, précise, constructive et équitable.
[5] Loi climat et résilience, article 147 : Les réductions et séquestrations d’émissions issues des projets permettant de compenser les émissions de gaz à effet de serre répondent aux principes suivants : elles sont mesurables, vérifiables, permanentes et additionnelles
[6] Carbone 4, Est-il vrai que 90% des crédits carbone ne valent rien ?
[7] Net Zero Initiative – Un référentiel pour une neutralité carbone collective
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