Dévastée par une tornade, la forêt de Saint-Nicolas de Bourgueil retrouve vie petit à petit

Nichée au cœur de l’Indre-et-Loire, la forêt de Saint-Nicolas de Bourgueil a été durement frappée en 2021 par le passage d’une tornade. Compte tenu de la violence de l’épisode, avec des vents estimés entre 175 et 220 km/h, et de l’ampleur des dégâts infligés aux écosystèmes — près de 2 200 hectares dévastés — la mairie a souhaité engager un projet de restauration de cette forêt gravement endommagée. Dans ce contexte, EDF DPNT a cofinancé un projet de reboisement de 31 hectares, développé par Oklima, en collaboration avec l’ONF (Office National des Forêts).


Chaque année, entre 40 et 50 tornades sont enregistrées en France, selon Keraunos — l’observatoire français des tornades et orages violents. Ces chiffres soulignent la nécessité d’intégrer ces phénomènes extrêmes dans les stratégies de résilience forestière. Face à des phénomènes aussi dévastateurs, comment adapter et régénérer une forêt et son écosystème ?

Reconstruire un peuplement forestier après un épisode climatique violent 

Territoire célèbre pour ses vignobles et ses vastes espaces forestiers, la forêt de Saint-Nicolas-de-Bourgueil est un site très apprécié par les amateurs de randonnée pour ses paysages à la fois somptueux et remarquables. Ce site fait, aujourd’hui, partie du Parc naturel régional de Loire-Anjou-Touraine et constitue la deuxième forêt du département d’Indre-et-Loire, après celle de Tours, avec une superficie de plus de 542 hectares.


Touchée de plein fouet par des vents soufflant à près de 180 km/h et des orages violents, la forêt de Saint-Nicolas de Bourgueil a malheureusement subi de nombreux dégâts. Un projet de restauration, développé par les équipes d’Oklima, est en cours pour réhabiliter une partie de la forêt, préserver ses paysages et protéger ce territoire, qui demeure un lieu privilégié pour les amoureux de la nature. À terme ce projet, de 31 hectares, pourrait séquestrer jusqu’à 7 652 tonnes CO2 équivalent sur 30 ans.

Projet de reboisement de la forêt de Saint-Nicolas-de-Bourgueil. Crédits photos : Arthur Habudzik

Un projet multi-essences pour plus de résilience

Afin de faire face aux phénomènes météorologiques extrêmes — tornades et orages notamment — ayant récemment touché le territoire, une réflexion approfondie a été menée autour du reboisement du massif forestier de Saint-Nicolas-de-Bourgueil. Dans ce cadre, le choix des essences s’est appuyé sur les spécificités pédologiques locales, avec une attention particulière portée à leur résilience face aux aléas climatiques.


Plusieurs essences, principalement résineuses, ont été plantées, parmi lesquelles le pin maritime, le chêne pubescent, le chêne tauzin et le liquidambar. Le pin maritime et le chêne tauzin, bien adaptés aux sols pauvres, se distinguent par leur capacité à résister aux vents violents et aux incendies. Le chêne pubescent, quant à lui, est bien implanté dans les milieux secs et se caractérise par une forte aptitude à la régénération naturelle. Le liquidambar, bien qu’il ne soit pas une espèce indigène, a été retenu pour sa bonne tolérance aux fortes chaleurs et sa croissance rapide. Son introduction s’inscrit dans une démarche de diversification et d’adaptation progressive aux changements climatiques, tout en veillant à en limiter la propagation afin de préserver l’équilibre écologique du massif.

Opération de restauration de la forêt de Saint-Nicolas-de-Bourgueil. Crédits photos : Arthur Habudzik

Des co-bénéfices pour la forêt et le territoire d’Indre-et-Loire

Ce projet de reboisement a permis de nombreux co-bénéfices à la fois pour le territoire et le site restauré. En effet, dans le cadre des travaux forestiers, une entreprise située dans le département d’Indre-et-Loire a été mandatée pour réaliser le chantier. De plus, cette opération de réhabilitation participe, en partie, à la revitalisation d’un site touristique et au développement économique du territoire.

Côté biodiversité, le sol sera préparé par potets travaillés. Cette pratique sylvicole permet – entre autres – d’améliorer la structure du sol, de faciliter l’absorption de l’eau et des nutriments et est préférable sur les sols forestiers fragilisés. Ces conditions créent un environnement propice à la croissance des arbres et au bon fonctionnement de l’écosystème et des habitats.

Le projet prévoit également le maintien d’arbres d’intérêt écologiques, dits « arbres dendro-habitats », renforçant ainsi les zones boisées essentielles pour la faune et la flore. Ces arbres, souvent porteurs de cavités, de bois mort ou de champignons, offrent des micro-habitats essentiels à une grande diversité d’espèces, notamment des insectes saproxyliques, des oiseaux cavernicoles et certaines espèces de chauves-souris.

Pour en savoir plus : Qu’est-ce qu’un arbre-habitat ?

Enfin, pour favoriser la préservation de l’étang du Piasserreau, seules des essences adaptées — excluant les résineux — ont été plantées à proximité, afin de respecter l’équilibre hydrologique et écologique du site.

Sources de l’article :  

  • Mairie de Saint-Nicolas-de-Bourgueil – Forêt communale et Etang du Piassereau Etang du Piassereau
  • Mairie de Saint-Nicolas-de-Bourgueil – Histoire  Histoire
Ressources

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